Le creux de la vague

Une amie m’a expliqué que quand on vit un deuil on passe par des vagues, des hautes, des basses. Et du coup je me dis que je suis en vague « basse » en ce moment.
Pourtant il me semblait que j’arrivait à « bien gérer »…
Une tristesse, une nostalgie s’empare de moi. Je repense à mon ange plus souvent, je verse plus de larmes aussi. Je l’imagine…et si…mais non.
Je pensais à un « coup de mou ».
Je ne pense pas que la fête des mères y soit pour quelque chose vu que j’aurai dû être encore enceinte.
Mais, coïncidence ou pas, ça a commencé juste après ce week-end là. On en parle avec M. Koala. Bon point tu me diras, sauf qu’en me livrant (à sa demande), il me répond « oui mais tu te fais du mal »… (typique de l’homme qui vit son deuil à sa façon : y penser c’est se faire du mal…). Ce à quoi j’ai répondu que si c’était pour me répondre ça c’était pas la peine qu’il me pousse à en parler, ça aide pas… Je lui explique que je prends sur moi, ce qui ne veut pas dire que j’oublie : « je pense à Gabriel tous les jours ». Il me répond que lui aussi, mais apparemment différemment.
J’ai mes règles, je commence mon C2. Il me dit qu’il a l’impression que je suis « contente », qu’on dirait que je n’en veux pas d’autres. En fait, je suis déçue, j’ai envie et besoin d’un bébé, mais effectivement, je lui avoue que, quelque part, je suis rassurée. Quand ça arrivera il y aura l’anxiété, la peur, les futurs examens…et j’ai pas hâte de tout ça 😦
Il me dit que c’est arrivé une fois, il me rappelle « la faute à pas de chance » qu’on nous a dit. Oui mais… il n’y a pas que ça. Maintenant je sais (concrètement) que des choses pas prévues peuvent arriver. Pas que je l’ignorai avant, non, mais là je suis « concernée », j’ai un « antécédent », je sais… et je sais que je ne suis pas seule, et pas uniquement pour la T21.

Jusque là, j’arrivais depuis récemment à pouvoir raconter sans me mettre à pleurer, et puis… Y a une semaine je me suis rendue à un café de mam’anges, prévu depuis un moment. J’avais hâte et j’appréhendais en même temps. Déjà sur le trajet j’ai senti que ça allait être plus difficile que ce que je pensais, et j’ai versé des larmes. Je m’installe et les organisatrices présentent le principe et là, et tout le reste du temps je n’ai fais que pleurer. Je me suis présentée la dernière et tout le long des présentations des autres mam’anges, et jusqu’à la fin, j’ai pleuré sans pouvoir me retenir. Et encore plus à la fin quand on a toutes écrit sur un papier qu’on a attaché à un ballon gonflé à l’hélium pour un lâché. C’est difficile de laisser partir le ballon et le voir s’envoler au loin…
Elles voient des « signes » elles pour leur ange. Ca m’attriste. Je suis peu être trop terre à terre, je sais pas, mais moi j’ai rien 😦

J’ai aussi besoin d’en parler, de raconter mais pas évident de trouver des personnes « intéressées » ou juste à qui on peut le faire (et pas encore au courant). J’ai pas eu de déconvenue à celles à qui j’en ai parlé en tout cas.

Tout ça me fait dire que je suis loin, très loin d’être « mieux », et en même temps, c’est normal, ça fait juste un peu plus de 2 mois, c’est encore tout récent. Mais là je suis plus dans une phase ou j’essaie beaucoup de l’imaginer 😦
Pas de regrets, non, je pense avoir fait au mieux pour lui, mais il me manque quand même ❤

J’en suis à mon C2 donc, à suivre.

2 réflexions sur “Le creux de la vague

  1. J’ai vécu une fausse couche précoce il y a 1 mois et demi et j’ai connu aussi le « creux de la vague ». Lors de l’arrivée de mon retour de couche j’ai cru revivre ma fausse couche. Je pensais avoir tourné la page et j’ai été au plus bas pendant 3 jours.. J’y pense encore et j’y penserai toujours.. ❤ Courage à toi..

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